Atoo et son logiciel d’encaissement LEO2 fêtent ses 20 ans. L’occasion pour Christian Coquidé, directeur d’Atoo, de revenir sur le parcours de la société et les actualités de la caisse enregistreuse.

Racontez-nous les débuts de l’aventure ?
Christian Coquidé : J’ai toujours travaillé dans la gestion commerciale. En 2002, j’ai créé l’entreprise Atoo dans le but de commercialiser un logiciel de caisse relativement simple, un peu comme ce qui se fait aujourd’hui sur les tablettes. Pour les besoins plus complexes, l’idée était de revendre la solution d’un éditeur plus établi. Finalement, cela n’a pas été nécessaire puisque le logiciel s’est suffi à lui-même.

À qui s’adresse LEO2 ?
C.C. : Le logiciel LEO2, anciennement Leo est un logiciel prévu pour les commerces, restauration et boulangerie et aussi d’autres type de commerce comme fleuriste, supérette, etc. Il connaît un gros succès aujourd’hui. Nous en sommes à plus de 43 000 licences vendues.

Depuis quel a été le chemin parcouru ?
C.C. : Le logiciel a évolué à vitesse grand V et nous nous sommes très vite retrouvés à une dizaine de personnes et 85 revendeurs de logiciel en France. Un de nos atouts fut la certification Afnor NF525 que nous avons obtenue en 2014 soit bien avant la promulgation de la loi de 2018. Cela nous a permis de devenir un des leaders du marché du segment haut de gamme de la caisse enregistreuse avec une multitude de possibilités en termes de connexion, de périphérique, de logiciels tiers et d’options.

Le marché et le métier ont énormément évolué en 20 ans. Pouvez-vous nous en parler ?
C.C. : Ce fut une révolution si on compare les caisses toutes simples du départ qui ressemblaient à une calculatrice dotée d’un ruban qui faisait office d’imprimante de tickets et ce qu’on demande à minima aujourd’hui à un système d’encaissement. C’est le jour et la nuit. On nous demande notamment énormément de services, de possibilités d’abonnements vers des solutions web que ça soit pour des réservations, des paiements en ligne pour de la fidélité en ligne sans compter le multi magasin. Une kyrielle de services qui n’existaient pas et qui sont indispensables de nos jours.

La caisse est obligatoirement connectée aujourd’hui ?
C.C. : Oui, près de 90 % des commerçants ont besoin d’une caisse avec des fonctionnalités internet et un niveau de statistique et de gestion élevé. On est entré dans un monde différent ces dernières années.

Quelle est l’actualité de LEO2 ? On parle beaucoup de la facture électronique…
C.C. : La facture électronique - souvent appelée e-invoicing et e-reporting pour l’encaissement – a pour but de numériser et de transmettre les factures et données de caisse aux impôts directement via Internet sur des serveurs, sur des plateformes. Les données seront envoyées à chaque facture émise. Les gens le savent peu, mais ce n’est pas seulement la numérisation des factures, c’est plus complexe que cela. Par exemple : la personne qui reçoit la facture doit dire si elle accepte ou pas cette facture. La personne qui a émis la facture va dire si elle a reçu le règlement ou pas de façon à ce qu’on suive toutes les étapes de vie de la facture. C’est loin d’être aussi simple que d’envoyer une version numérique. Pour la partie encaissement, l’équivalent des clôtures de caisse doit être envoyé quotidiennement pour pouvoir donner toutes les informations au fisc. Du coup, il pourra avoir des déclarations de TVA préremplies, car il aura toutes les données pour le faire. On peut imaginer qu’il aura aussi beaucoup de données pour faire des contrôles à partir de ces plateformes.

Cela représente beaucoup de travail pour Atoo ?
C.C. : Oui, parce que nous avons un parc énorme à mettre à jour, 33 000 sites environ. Ces mises à jour ne se feront pas en quelque semaine ou en quelques mois, mais elles doivent toutes se faire avant le 1er janvier 2026. La totalité des entreprises françaises doit fonctionner sur ce modèle-là à cette date. Le commerçant ne peut pas se dire : ce sera en janvier 2026. En effet, ceux dont le matériel n’est pas mis à jour vont devoir remplir des formulaires à la main sur des serveurs tous les jours.

À part l’e-invoicing, quelles sont les actualités logiciels ?
C.C. : On améliore régulièrement notre existant : côté moyen de paiement, on a la possibilité de payer avec des cryptomonnaies, par exemple. C’est assez bouillonnant le monde numérique, on est un moteur central. Il faut suivre les tendances et assurer l’interfaçage avec les solutions utiles à nos commerçants. Les livraisons de plats, vente à emporter…toutes ces solutions-là, il faut les avoir et veiller à avoir les solutions futures.

*Retranscription réecrite de l’interview vidéo réalisée au salon Equiphôtel en novembre 2022